Thomas Collonge, Champion du Monde de Gamay
Le Beaujolais a longtemps souffert d’une image de vin de piètre qualité avec parfois des arômes fermentaires de type « banane ». Mais avec ses 12 appellations, le vignoble du Beaujolais abrite une production aussi diverse que riche et connait aujourd’hui un regain d’intérêt.
Je me suis donc rendu récemment à Villié-Morgon, dans le Domaine de Colonat, à la rencontre de Thomas Collonge.
Ce vigneron indépendant, qui représente la 7ème génération d’un domaine créé en 1828, a rejoint ses parents en 2008 avant de prendre son envol en 2018. Il cultive aujourd’hui avec sa femme Julie, 13 hectares de vignes dans six appellations :
Morgon, Moulin-à-vent, Régnié, Chiroubles, Beaujolais-village et Beaujolais en blanc.
La majeure partie de l’élevage se fait en cuve en béton mais il a aussi introduit récemment des amphores dans son processus de vignification, durant 6 mois maximum, pour arrondir les tanins de certaines de ses cuvées.
D’autres cuvées sont élevées partiellement en fûts de chêne dans la limite de 30% maximum de l’assemblage car Thomas Collonge privilégie l’oxygénation des vins.
Il n’hésite pas non plus à se lancer dans de nouvelles expériences comme sa cuvée “Naturabilis” 100% Viognier, en IGP Comtés Rhôdaniens.
Mais si Thomas Collonge bénéficie aujourd’hui d’une notoriété grandissante, c’est pour avoir remporté le trophée de Meilleur Gamay du Monde en janvier dernier avec son Moulin-à-Vent Vieilles Vignes 2023.
Rappelons que ce cépage originaire de la Côte de Beaune fut arraché au XIVème siècle sur ordre de Philippe le Hardi pour ne pas concurrencer le Pinot Noir bourguignon.
Sur les 37 000 hectares de Gamay plantés dans le monde, la grande majorité l’est en France, principalement en Beaujolais et Val de Loire.
Rappelons également que la moitié des surfaces cultivées en Beaujolais est destinée à des vins de garde.