Le Chenin, appelé aussi Chenin Blanc, autrefois connu sous le nom de Plant d’Anjou ou de Pineau de la Loire, est un cépage originaire du Val de Loire dont la première mention remonte à la fin du XVème sièce lorsqu’un dénommé Thomas Bohier fit planter un « plant d’anjou » près du château de Chenonceau. Mais c’est dans le Gargantua de Rabelais, paru en 1534, qu’il apparait sous son nom actuel de Chenin.

Même si avec 10 500 hectares cultivés, il ne représente que 1,4% du vignoble français, c’est un cépage international dont le premier producteur au monde est…l’Afrique du Sud, avec 19% des surfaces viticoles. Et c’est pour promouvoir ce cépage qu’en 2017, la regrettée Evelyne de Pontbriand avait créé l’Académie du Chenin, dont les membres se sont réunis en juillet dernier pour la 3ème célébration internationale du Chenin, organisée de main de maître par le Collectif “Fan de Chenin”

J’ai eu le plaisir d’y assister et de recevoir, à l’Abbaye de Fontevraud, Philippe Porché, vigneron à Parnay dans le Saumurois (Domaine de Rocheville) et Président du Collectif « Fan de Chenin ».

Le chenin est un cépage polyvalent, “passeur de terroirs” selon Patrick Baudoin de l‘Académie du Chenin. Pour preuve, il est planté dans 29 pays à travers le monde et même s’il ne représente que 0,4% de l’encépagement mondial, 5 pays représentent 98% de la production : l’Afrique du Sud (Coastal River, Breede River Valley et Olifants River), la France (92% en Loire), les USA (Californie), l’Argentine (Mendoza et San Juan) et l’Australie (Australie du Sud et Nouvelle-Galles du Sud).

Il est issu du cépage Jurassien le Savagnin et d’un cépage moins connu qui serait le Frioulano ou la Sauvignonasse (selon le Docteur Jean-Michel Boursiquot, de Sup Agro Montpellier) et intervient dans l’élaboration d’une large palette de vins : blancs secs, vins effervescents et vins moelleux à liquoreux.

En Val de Loire, il est utilisé dans 20 AOP différentes (Anjou, Savenières, Coteaux du Layon, Saumur, Touraine, Vouvray, Montlouis-sur-Loire…) et l’IGP Val de Loire qui se sont structurées en 2018 en un collectif : Fan de chenin.

Voici quelques cuvées que nous avons eu le plaisir de déguster lors cette manifestation internationale du Chenin :

The FMC, millésime 2023 de Ken Forrester, Stellenbosch, Afrique du Sud.

Sols sable et argile, vignes de plus de 50 ans, élevé en chêne français dont 30% de barriques neuves; élevage sur lies pendant 10 mois. Arômes floraux et de fruits à noyaux, ample en bouche et bien équilibré.

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Clos d’Entre-les-Murs, 2019, Château de Parnay, Saumur

Parcelle unique de 0,56ha bâtie en clos en 1894; chaque pied de vigne s’appuie sur un mur en pierre de Champigny. Arômes floraux et de fruits jaunes cuits, ce vin rare (2500 bouteilles) garde une belle minéralité grâce à son terroir de tuffeau.

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Chenin blanc 2013 Beerenauslese, de Stigler Baden, Allemagne

Sol : roche volcanique; Elevage : grands fûts de bois; Un liquoreux racé avec 130g de sucre résiduel, 10,5 degrés d’alcool; Arômes de fruits confits et de miel. Accords : fromages à pâtes persillées

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Château de Valmer, 2002 Demi-sec, Vouvray

Vinification en cuves verrées; élevage sur lies fines; malgré les 22g de sucres résiduels, l’attaque en bouche est ample et la finale est fraîche, voire acidulée. Un vin tout en gourmandise. Accords : en apéritif ou avec des ris de veau sautés.